Du vignoble nantais, il aide les enfants Haïtiens – La Remaudière
Article Ouest-France du mercredi 05 janvier 2011
« Le pays est dans un tel état de catastrophe que je ne peux pas rester, à le regarder, les bras ballants. » Il sait de quoi il parle, Frantz, président de la toute jeune association remaudièroise, Les enfants d’Hispagnola. « Le tremblement de terre de 2010, n’a rien arrangé. Il est venu s’ajouter à une situation politico-économique déjà très compliquée. »
Né lui-même en terre haïtienne il y a 40 ans, Frantz se souvient de son arrivée en France avec ses parents : « C’était l’année de mes 14 ans. J’avais tout quitté, ma maison, mes amis et mes repères, pour l’inconnu. Mais, j’avais la ferme intention de retourner sur mon île dès mes 18 ans. La vie en a décidé autrement. Seul mon père, incapable de s’adapter à sa nouvelle vie, est rentré au pays. »
Aujourd’hui, marié à Karine, Frantz se considère comme un privilégié. Il mène désormais son action pour ses compatriotes, en direct du vignoble nantais. « Avec les 31 membres de mon association, nous recherchons en permanence des solutions simples à mettre en place, explique-t-il. Notre cible concerne l’aide à la scolarité des enfants Haïtiens. On ne peut pas encourager la population à rester sur place, pour redresser le pays, sans les aider dans leur quotidien. »
Au début, un peu comme tout le monde, Frantz suit les événements de son pays sur l’écran de son téléviseur. « C’est lors de mon premier voyage, en 1999, que j’ai réellement pris conscience de l’état de délabrement de mon pays. Je voulais revoir mon père et me rendre compte par moi-même de la situation. Ce que j’ai vu est pire que ce que j’avais imaginé », témoigne le Haïtien du vignoble.
Enfants déplacés
Pourtant l’enfant du pays garde en mémoire le sourire naturel des habitants qu’il a croisé. « Quand on n’a rien, le peu que l’on reçoit fait sourire », confirme Frantz, les larmes aux yeux. Aujourd’hui c’est sur les enfants déplacés à Puerto-Plata, en République dominicaine, que se concentrent les efforts du groupe de bénévoles : « Nous aidons les deux instituteurs en place, eux-mêmes réfugiés, dans leurs missions quotidiennes. Concrètement notre action concerne une soixantaine de gamins, de 6 à 11 ans. »
Et ils sont bien décidés à poursuivre leurs engagements en 2011. « Nous allons développer une mission identique pour les enfants de Gonaïves, au nord-ouest de l’île. Il est important, pour être efficace, d’établir une confiance réciproque avec les instituteurs en charge des écoliers », conclut le Britannique Ian, aussi membre de l’association.