Pendant deux semaines, nous avons eu la joie de partager le quotidien des Haïtiens.
Nous sommes arrivés sous une température « clémente », nous a annoncé le pilote de l’avion, 30 ° C.
Plutôt pas mal quand au décollage, en France, la température était de 0°C…
Le soleil a été notre compagnon de route. Bien qu’il soit le synonyme de chaleur, il n’était pas le seul à en donner. Les clameurs joyeuses, les rires, les chants de joie et les applaudissements de nos hôtes en embrassés nos cœurs.
Nous avons passé notre séjour à Gonaïves, troisième ville d’Haïti, plus de 300 000 habitants.
Cette ville porte encore les traces des cyclones de 2008. La trajectoire de l’eau est encore visible sur la terre, tous les cailloux qu’elle a apporté sont restés sur place et les routes trouées, crevassées témoignent de la force de cette eau dévastatrice.
Bien que Gonaïves n’a pas été touchée de plein fouet par le tremblement de terre, les habitants nous racontent leurs réactions lorsque la terre a tremblée. Certains ont couru à l’extérieur, d’autre priait en tenant la porte de leur maison de peur qu’elle ne s’écroule etc.
Ce n’est que quelques heures plus tard qu’ils ont appris la grande catastrophe qui venait de toucher Port-au-Prince et ses alentours.
Un an après, à la sortie de la capitale, on peut voir sur plusieurs kilomètres les abris de fortune construits juste après le séisme. Un an après, les travaux avancent à très petits pas.
La grande richesse de ce voyage a été de laisser nos habitudes européennes et de se fondre dans la culture haïtienne. L’eau est puisée ; les plats cuisent au charbon de bois (soit entre trois pierres, soit sur des grilles) ; on entend les pilons écraser ou mélanger les ails, les épices, les légumes ; les vêtements gorgés d’eau et de savon chantent dans les mains des ménagères. Toutes les taches quotidiennes nécessitent du temps.
L’électricité est souvent distribuée. Le soir, la nuit tombe très rapidement vers 17 h 45. Quand l’électricité s’absente, la vie continue…et alors, on discute sur les seuils des maisons, on raconte des histoires « cric-crac », on rit, toutes les générations se mélangent et partagent ce moment convivial.
Lorsque le courant revient, une clameur de joie sonne dans les rues.
Les enfants jouent avec ce qu’ils ont. Ils lancent leur tee-shirt dans les arbres et s’amusent à les rattraper. Ils
construisent une voiture avec une bouteille en plastique, chantent, s’inventent des histoires, jouent à « pont-rivière », une chaussette bourrée de coton fait office de ballon… Dès que l’appareil photo sort, les enfants accourent et posent pour être pris. Ils sont très bons modèles !
Les crayons de couleurs et la peinture apportés font le plaisir de tous, même les adultes les plus réticents se laissent prendre au jeu sur la feuille de papier blanc…
Nous avons visités des écoles. Nous avons interrogé les parents d’élèves, les enseignants, les directeurs d’école pour mieux connaitre leurs besoins, leurs fonctionnements et leurs difficultés.
En Haïti, l’école publique représente moins de 20 % des écoles dans le pays. Les autres sont privées fondées par des églises, des ONG, des laïques, des associations. Qui dit privé, dit payant. Voilà la difficulté pour beaucoup de famille.
Les fournitures scolaires sont à la charge des parents tout comme les uniformes.
Les professeurs des écoles privées ne sont pas rémunérés par l’état, mais par les écoles elles-mêmes.
Grâce à ces rencontres, nous avons pu constater que l’association a un rôle, que l’aide apportée est bien utile et qu’elle peut faire de grande différence.